L'Abbaye de Valmagne (Hérault)
Un dimanche sous le (grand) soleil et une véritable incitation à partir en balade. Nous avons choisi de découvrir l'Abbaye de Valmagne à une quarantaine de kms avant Montpellier.
L' abbaye, fondée en 1139, s'inscrit dans l'ordre de Fontevraud, elle est soumise à la règle de Saint-Benoît. Mais dès 1144, le second Abbé demande son rattachement à l'ordre cistercien.
Le monastère s'enrichit tout au long du 12ème siècle. Ses abbés participent activement à la croisade contre les Albigeois.
Les ravages du 14ème siècle (famine, intempéries, peste noire de 1348, opérations militaires de la guerre de Cent Ans, tortures et massacres commis par les routiers dans les périodes d'accalmie...) provoquent la diminution du nombre des moines et la vente des immenses propriétés de l'Abbaye.
Les guerres de religion prennent à Valmagne un tour extraordinaire puisque l'abbé Vincent Concomblet de Saint-Séverin se range en 1571 du côté des réformés et revient assiéger sa propre abbaye et y massacrer les catholiques qui s'y sont réfugiés et les moines qui tentent de s'opposer.
L'abbaye est abandonnée et livrée aux brigands.
Dans la 2nde moitié du 17ème siècle, les abbés commendataires sont choisis dans la haute noblesse florentine. Si le cardinal Pierre de Bonzi, abbé de 1680 à 1697, redonne à Valmagne de sa superbe, l'idéal monastique est malmené. Raffiné et mondain, le cardinal transforme Valmagne en palais et lui fait subir de nombreuses transformations : le cloître est réhaussé d'un étage, des jardins inspirés de Versailles et Florence sont créés sur l'emplacement du jardin des simples, etc...
A la veille de la Révolution, l'Abbaye est très endettée. Plus de frères convers pour cultiver les terres : les revenus diminuent en conséquence. Les derniers moines sont chassés ? s'enfuient ? en 1790.
En 1791, le domaine est vendu à Monsieur Granier qui l'acquiert pour sa vigne. Puis il passera en 1838 au comte de Turenne. Ce dernier fera restaurer complètement les édifices dans la 2ème moitié du 19ème siècle. L'abbaye appartient toujours à sa descendance tout comme le domaine viticole dont les vins restent réputés.
La modeste église romane primitive est remplacée en 1257 par un édifice grandiose.
La nef, composée de 7 travées, est flanquée de bas-côtés prolongés autour du choeur par un déambulatoire sur lequel s'ouvrent 9 chapelles rayonnantes. C'est un magnifique exemple en Languedoc de l'art gothique rayonnant, venu d'Ile-de-France.
Bien sûr, on ne peut pas ne pas remarquer ces foudres en chêne de Russie : ils ont été installés par Monsieur Garnier. L'église était devenue chai.
Le cloître gothique a remplacé au 14ème siècle le cloître roman, devenu trop petit au regard des dimensions de la nouvelle église.
Le "lavabo" est un chef-d'oeuvre du 17ème siècle. Il n'en resterait que 2 en France (l'autre serait celle de l'Abbaye du Thoronet ?).Au centre d'un patio, l'eau se déverse de la fontaine centrale puis d'une vasque supérieure dans un bassin octogonal, par des têtes de griffouls. Une clôture, octogonale également, coiffée au 18ème siècle de 8 nervures et d'une clef pendante au centre, est composée d'éléments du premir cloître roman.
Cette "fontaine à griffouls" recueille l'eau de la source de Diane, qui alimente tous les bassins de l'Abbaye avant de se perdre, par des ruisseaux, dans l'étang de Thau.
Une fois n'est pas coutume : j'avais lu les pages consacrées à l'Abbaye de Valmagne sur le petit fascicule des Editions Ouest-France consacré à "La route des abbayes en Languedoc-Roussillon". C'est de là que viennent toutes les informations ci-dessus (il y a 6 pages consacrées à cette abbaye ! j'ai résumé !)
Nous étions arrivés un peu après 11 heures, pas la meilleure heure pour les photos mais...une excellente surprise fut la présence d'une ferme-auberge sur place :
Les fleurs du jardin agrémentent les salades servies avec les entrées. Joli ! Après quoi, une conversation engagée avec nos voisins de table m'a fait oublier de prendre des photos du plat !
Sur leurs indications, nous sommes ensuite allés visiter une "villa" gallo-romaine à Loupian : un autre billet à venir demain ou... après-demain.
Bonne (longue) semaine à vous toutes !
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