Clochers tors
Je n'avais jamais rien lu ni entendu sur ces clochers tors jusqu'à ce que nous découvrions le clocher de l'église d'Offranville, près de Dieppe.
Puis au cours d'un petit circuit automobile au nord de Neufchâtel-en-Bray, nous avions fait connaissance avec le clocher de l'église de Bures-en-Bray.
J'ai alors cherché des informations sur l'origine de ces clochers tors et trouvé ceci sur Wikipédia :
Deux hypothèses s'affrontent quant à l'origine de la torsion :
- Les uns sont les clochers construits tors, pour réaliser une prouesse architecturale. On peut citer ceux de Mouliherne et de Fontaine-Guérin en Maine-et-Loire, de Treignac en Corrèze ou de Saint-Outrille dans le Cher.
On peut aussi citer celui de la maison des Compagnons du Devoir à Nantes qui est une véritable œuvre d'art, un chef-d'œuvre compagnonnique. Une maquette en explique la construction à l'intérieur du bâtiment. En Allemagne, le toit d’une porte de ville de Duderstadt était déjà tors au XVe siècle, et tourne de droite à gauche.
- D'autres le sont devenus au cours du temps, comme au village de Fougeré en Maine-et-Loire, qui a subi quatre tornades reconnues catastrophes naturelles en 40 ans.
Certains architectes comme Viollet-le-Duc pensent qu'ils sont devenus hélicoïdaux à la suite d'un mauvais séchage du bois. Il est en effet prouvé que la charpente de certains clochers en vieillissant a bougé.
Le bois travaille presque toujours, son sens de rotation naturel étant de la gauche vers la droite. Dans un clocher, il suffit qu'il y ait une rotation d'un vingtième de degré à la base du poinçon, la pièce centrale et maitresse de la charpente, pour que celle-ci atteigne un huitième de tour (45°) au sommet, entrainant une torsion de l'ensemble de la charpente. Au fur et à mesure des années, avec le renouvellement des toitures, le défaut s'embellit. La torsion du clocher de l'église Notre-Dame à Puiseaux dans le Loiret est due à un mauvais séchage du bois. Mais cette hypothèse semble invraisemblable, car la torsion de tous les morceaux de bois au même moment, dans le même sens, en gardant une symétrie parfaite est presque impossible. De plus la distance entre la base du clocher et le haut réduit, les tuiles devraient alors se briser, ce qui n'est pas le cas. La torsion du clocher ne devrait pas s'être arrêtée. Certains disent que ce clocher a été construit ainsi, les constructeurs auraient fait ceci pour montrer leur savoir, mais n'auraient pas transmis le secret.
Le poids de la couverture, quand il est trop élevé, peut aussi éventuellement faire ployer la base de la structure, provoquant un affaissement de la charpente et la vrille du clocher, c'est le cas de celui de Chesterfield en Angleterre, qui est couvert de plaques de plomb.
De nos jours, c'est une épreuve que l'on fait passer aux apprentis charpentiers des compagnons du tour de France, de construire une maquette avec un clocher hélicoïdal.
et sur ce site :
D'après certaines statistiques, il existerait 79 clochers "tordus" en Europe - 35 en France, 19 en Allemagne, 8 en Autriche, 8 en Belgique, 3 en Angleterre, 2 au Danemark, 1 en Italie et 3 en Suisse - dont l'immense majorité se présente sous forme octogonale.
et la liste de l'Association des clochers tors en Europe : ici.
J'ai forcément eu envie d'en voir davantage et j'ai concocté un petit itinéraire dans le Maine-et-Loire.
Il y eut Mouliherne et l'église Saint-Germain :
Cette église des 11ème, 12ème et 13ème siècles renferme des sarcophages carolingiens mais nous ne les verrons pas, l'église étant fermée.
Pontigné et l'église Saint-Denis :
A la faveur de travaux à l'intérieur de l'église, nous aurons la chance d'admirer ces peintures murales du 13ème siècle : Christ en Majesté, martyre de Saint-Etienne, Vierge en Majesté...
En retournant vers Baugé, un petit arrêt pour aller voir la Pierre-Couverte, dans une clairière à quelques dizaines de mètres de la route :
et un arrêt-photos devant le Château de Baugé
Puis, ce fut la visite Au Vieil-Baugé, de l'église Saint-Symphorien,
Puis Fougeré et l'église Saint-Etienne :
une église d'origine médiévale, remaniée jusqu'à la fin du 19ème siècle.... les lambris de la charpente du 16ème siècle ont été peints en 1564 et 1873.
Et enfin, Fontaine-Guérin et l'église Saint-Martin-de-Vertou,
la seule des 5 églises visitées dont la flèche du clocher tournerait de droite à gauche.
Une balade intéressante et agréable car d'une église à l'autre, nous avons sillonné la campagne par les petites routes.